Samenvatting
Combien de fois Philippe n'a-t-il pas répété cette phrase, au gré de ses succès, de plus en plus prestigieux ? « J'en profite ! », comme le « carpe diem » immortalisé deux millénaires plus tôt par le poète romain Horace. Comme la magie de l'instant dont on goûte les plaisirs sans savoir s'ils se reproduiront un jour. C'est exactement dans cet état d'esprit que le numéro un mondial, le meilleur coureur de l'année, le plus titré des coureurs de classiques de l'ère moderne a évolué au cours des quatre saisons de l'exceptionnelle année 2011, celle de son sommet, de sa gloire, de tous ses rêves, ou presque, exaucés. Phil a profité de sa forme, de son talent, de son travail, de son audace, de son caractère pour aligner 19 succès majeurs, dont les deux classiques ardennaises, deux titres nationaux, la première étape du Tour de France et les maillots distinctifs qui l'accompagnent. Sur le podium de la Flèche wallonne, à Huy, Bernard Hinault lui-même eut ces paroles : « Tu vois môme, tu l'as fait il n'y avait aucune raison de craindre le pourcentage du Mur de Huy. Profite, profite, quand on est dans une forme pareille, il faut sauter sur tout ce qui bouge. » Et il en a profité, au-delà , peut-être, de ses plus folles espérances. Il s'est fait plaisir en offrant à son public des émotions d'une rare intensité. Il a apporté au cyclisme belge sur un nuage des pages d'histoire qu'il sera bon d'immortaliser lorsque l'heure viendra. Mais Phil n'a pas voulu patienter jusqu'aux archives de sa mémoire, estimant à juste titre que cette saison 2011, exceptionnelle, ne se reproduirait peut-être plus jamais. Plutôt que de reporter sine die ses émotions, ses souvenirs, ses anecdotes dans un ouvrage en fin de carrière, il a ... profité de la fraîcheur de ses sensations pour les raconter dans la foulée d'une aventure à couper le souffle, à l'image du récit, haletant, de ses victoires qu'il décortique avec minutie, avec précision, avec passion.